Dix ans et plus de 14 000 Aubrac commercialisés

Le GIE Aubrac, outil de commercialisation des reproducteurs Aubrac fête cette année, ses dix années d’existence. A cette occasion, le groupement fait peau neuve avec un nouveau logo et un site internet relooké.

Retour sur son histoire
Accompagner le développement de la race Aubrac dans et en dehors du berceau, c’est l’objectif que s’est fixé il y a tout juste 10 ans, le GIE Aubrac. Outil mis en place par et pour les éleveurs Aubrac, il est au service des sélectionneurs vendeurs de génétique et des éleveurs en recherche de génétique Aubrac. «Le GIE est un interlocuteur neutre, qui travaille en complémentarité avec les acteurs de la race», explique l’actuel président, Hervé Catays, éleveur Aubrac à Laguiole, qui a succédé il y a 4 ans, à Jean Valadier et à Henry Peyrac, le premier président fondateur.

«Cette complémentarité est d’ailleurs inscrite dans les origines du GIE puisqu’il a été fondé par l’Union Aubrac (et ses adhérents), les groupements de producteurs CELIA, Altitude et UNICOR toujours partenaires aujourd’hui», détaille Daniel Miquel, commercial du GIE, qui a œuvré pendant 30 ans comme technicien à l’Union Aubrac avant de rejoindre le GIE. «Nous travaillons pour le développement de la race Aubrac, dans un souci d’harmonie avec les orientations raciales choisies au sein de l’Union Aubrac. Notre race est en progression de 5% chaque année, les intervenants sont nombreux, il nous fallait donc une structure pour encadrer un développement cohérent», note Hervé Catays.

La disponibilité, le temps passé, les conseils apportés sont les marques de fabrique du GIE : «le marché de la repro est vraiment particulier, nous ne sommes pas là pour simplement vendre des animaux mais apporter aussi un service après-vente, travailler pour l’avenir de la race et des élevages Aubrac en vue de nouvelles inscriptions, dans le berceau, dans toute la France et à l’étranger», appuie Daniel Miquel.

La grande majorité des animaux commercialisés via le GIE sont destinés au marché français : «lorsque nous avons démarré il y a 10 ans, l’Aubrac commençait à percer dans plusieurs départements français mais de façon un peu désorganisée, sans lien avec le schéma de sélection, ce qui ne la plaçait pas dans les meilleures conditions», se souvient Daniel Miquel. «L’Aubrac méritait mieux que cela, c’est pour cette raison que nous avons eu l’initiative de créer ce GIE qui encadrait le marché de la repro en fonction des critères et des qualités de la race», complète Hervé Catays. Aujourd’hui, la race Aubrac grâce au GIE, est présente dans quasiment tous les départements français et dans 14 à 15 pays (Est Europe). En 10 ans, le GIE a commercialisé plus de 14 000 animaux et a diffusé ses conseils à travers de nombreux élevages.

Ce n’est pas que du commerce !
«Le GIE ce n’est pas que du commerce, lorsque j’ai un contact avec un client, je lui apporte également des réponses à ses besoins, je le conseille en fonction de son orientation d’élevage, de sa conduite d’exploitation pour lui proposer des animaux qui correspondront à ses attentes», assure Daniel Miquel. Daniel et Hervé évoquent ainsi leur dernière visite en Irlande, sur un concours Aubrac : «Les éleveurs étaient avant tout demandeurs d’informations pour améliorer les accouplements, le choix des animaux,…».
De même Daniel Miquel se tient à la disposition des éleveurs pour travailler sur le choix des génisses, sur des plans d’accouplement raisonnés,… et proposent aussi des visites d’élevages.

Une vente chaque année en août ouverte à tous
L’une des vocations du GIE est aussi de donner accès au marché de la repro en Aubrac à l’ensemble des éleveurs. C’est dans cet objectif, qu’il organise depuis trois ans, une vente de reproducteurs fin août (elle se déroulera le 1er septembre cette année). Ouverte à tous les éleveurs, elle se déroule à la station d’évaluation de la Borie, à St Chély, qui est aussi le siège du GIE Aubrac. Daniel Miquel se rend au préalable dans tous les élevages qui proposent un animal à la vente. «Fin août, début septembre, c’est la bonne période pour faire repartir le marché de la repro, toujours dans un esprit de complémentarité des ventes que peuvent proposer les OP», argumente Hervé Catays. Le président du GIE tient d’ailleurs à préciser que la structure vit grâce aux prélèvements à partir des ventes réalisées et non sur la base de cotisations.

Pendant la vente, qui se déroule sous pli cacheté, les animaux restent dans le bâtiment. Leur profil ainsi que leur lignée sont présentés sous forme de diaporama aux futurs acheteurs : «C’est un peu atypique car les animaux ne défilent pas mais le procédé est apprécié et le succès est au rendez-vous grâce à une bonne préparation», témoigne Hervé Catays.

Pour les dix prochaines années, le GIE entend poursuivre le travail engagé et espère développer son activité en misant notamment sur la possibilité de développer davantage l’export compte tenu de l’intérêt que certains pays portent à la race Aubrac. «Notre objectif est de pouvoir satisfaire toutes les demandes que ce soit pour des créations d’ateliers complémentaires à une production laitière ovine par exemple dans le sud ou encore pour accompagner les conversions lait – viande de plus en plus nombreuses ou les changements de races allaitantes», assurent Daniel et Hervé, mettant en avant l’autonomie de la race Aubrac, sa facilité de vêlage, son économie en matière sanitaire ou encore la facilité de conduite qui apporte une qualité de vie, prisée des jeunes générations d’éleveurs.

Article rédigé par Eva DZ, Volonté Paysanne de l’Aveyron

Date : 22/02/2018